Qu’est ce que les TIC’s ?

Qu’est ce que les TIC’s ?

Qu’est ce que les TIC’s ? 938 646 Bünkl

Avec le bio-terrorisme et le terrorisme chimique, se substitue peu à peu la menace NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique) à l’éventualité d’une conflagration mondiale impliquant l’usage d’ADEM (Armes de DEstruction Massive). La prolifération incontrôlée des savoirs et savoir-faire, le vol récurrent de matériels nécessaires à la production d’agents toxiques et le vol de matériaux radioactifs pouvant servir à la fabrication de bombes sales, confirment le caractère plausible de cette menace.

Il faut ajouter à cela, les risques industriels. En effet, l’industrie chimique emploie régulièrement des produits chimiques lesquels — s’ils sont libérés de manière accidentelle ou intentionnelle — peuvent représenter un danger sérieux pour le personnel qui se trouve sur place, les primo-intervenants (secouristes, pompiers… ) et les populations situées aux alentours. Certains de ces produits hautement toxiques se regroupent sous l’acronyme T.I.C. pour toxiques industriels chimiques.

Les TIC’S qui se présentent généralement sous la forme de liquides associés à des tensions de vapeurs saturantes ou de gaz se définissent comme tout composé de quelque nature que ce soit (constituant, substance, gaz…) qui peut entrainer chez l’homme ou les animaux par l’effet de son action chimique sur les processus vitaux, les effets suivants : incapacité temporaire, effets aigus et chroniques sur la santé, dommages ou lésions irréversibles, la mort. Cette définition concerne un large spectre d’agents chimiques, quelle que soit leur provenance ou leur méthode de production (usine, armes chimiques… ).

Exemples de TIC’S

Parmi les plus courants on retrouve le chlore (Cl) abondamment utilisé dans l’industrie de la papeterie pour blanchir les papiers, l’ammoniac (NH₃) qui sert à la fabrication des engrais et des carburants, le disulfure de carbone (CS₂) utilisé comme solvant, l’acide cyanhydrique ou acide prussique (HC N) employée dans la fabrication des pesticides, l’acide nitrique (HNO₃) et l’acide sulfurique (H₂SO₄) pour les engrais, le formaldéhyde (CH₂O) couramment employé dans l’industrie plastique. Ces produits sont généralement moins toxiques et persistants que les produits chimiques de guerre, mais aussi plus volatils et donc plus difficile à filtrer. Au total, 21 produits ont été recensés par l’OTAN et retenus par la France comme agents toxiques chimiques industriels de guerre et classés en 4 grandes catégories :

  • Agents nervins qui sont des neurotoxiques qui agissent directement au niveau des synapses nerveuses
  • Agents pulmonaires qui provoquent des effets d’étouffement (dichlore, phosgène, diphosgène, chloropicrine…)
  • Asphyxiants systémiques dit agents sanguins, car il sont distribués par le sand bien que leur action se situe au niveau cellulaire dans tout l’organisme
  • Les agents vésicants qui provoquent des bulles ou vésicules comme le gaz moutarde

L’emploi terroriste de TIC’s

Depuis les attentats au gaz sarin perpétrés par les membres de la secte Aum Shinrikyō au Japon le 20 mars 1995, l’emploi terroriste de TIC’s et plus particulièrement des agents chimiques de guerre, n’est malheureusement plus une simple hypothèse. Suite à cet attentats, les gouvernements occidentaux ont pris des mesures pour répondre à cette nouvelle menace. La simulation grandeur nature d’un incident à caractère NRBC lors du plan Héraclès a récemment permit de tester la réponse opérationnelles des différents services. Les efforts ont particulièrement portés sur la lutte contre les transferts de contamination et le triage des victimes avant d’évoquer leur prise en charge thérapeutique. Lors de cette manœuvre, les différents services ont appris à coopérer de manière étroite tant au niveau de la conceptualisation des règles d’intervention opérationnelle qu’au niveau de leur mise en œuvre pour permettre de répondre à ces nouvelles menaces. Mais la définition de scénarios reste complexe du fait de la multiplicités des toxiques chimiques, des lieux et des conditions de terrain.

Les dangers liés à l’emploi des TIC’s

Alors qu’elles côtoient les lieux d’habitation, beaucoup d’usines qui produisent ou utilisent les TIC’s stockent ces produits en grande quantité. L’acheminement de ces agents chimiques par voie ferrée, routière ou maritime représente un risque important. Un acte malveillant, une action terroriste ou un simple accident ne sont jamais à exclure, d’autant que leur repercussions sur l’environnement et le vivant peuvent être irréversibles et durables.

L’explosion d’une usine de pesticides libérant 40 tonnes d’isocyanate de méthyle dans l’atmosphère de la ville de Bhopal en Inde et qui aura fait près de 4000 morts une nuit (25000 selon les associations de victimes) est encore considérée de nos jours comme l’une des pires catastrophes industrielles de l’histoire et illustre l’étendue de l’impact.

Peut-on neutraliser les TIC’s ?

La majorité des TICs peuvent être neutralisées par l’un des quatre principes chimique suivants :

1. L’oxydation chimique ou oxydoréduction

L’oxydation consiste à ajouter un oxydant ou un réducteur approprié pour faire perdre des électrons à l’un des composé tandis que l’autre en gagne. Ce mécanisme chimique permet de transformer les agents toxiques en composés inoffensifs. Ainsi, certaines substances organiques hautement irritantes telles que les solvants chlorés (trichloroéthène et tétrachloroéthène) et d’autres composés hydrocarbonés (benzène, toluène, éthylbenzène, MTBE et xylènes) peuvent être inhibées par oxydation chimique.

2. La neutralisation acido-basique

Cette méthode implique l’ajout d’une substance basique à un produit chimique acide, ou vice versa, pour neutraliser les effets nocifs. Par exemple, l’ajout d’une base comme la soude caustique (hydroxyde de sodium) à un acide.

3. La complexation

Certains toxiques réagissent spécifiquement avec des agents de complexation pour former des complexes solubles ou moins toxiques. Par exemple, l’ajout de substances chélatrices pour lier les métaux lourds et les rendre moins biodisponibles.

4. La précipitation

Certains toxiques peuvent être neutralisés en formant des précipités insolubles. Cela peut être réalisé en ajoutant des réactifs qui réagissent avec le toxique pour former un composé insoluble qui peut être facilement éliminé.

Il est important de noter que le choix du procédé dépend du type de toxique à neutraliser, de sa nature chimique et des conditions environnementales spécifiques. De plus, la sécurité des procédés doit toujours être prise en compte pour éviter la création de produits qui seraient encore plus dangereux ou qui pourraient libérer d’autres substances nocives dans l’environnement. L’utilisation d’une unité de filtration NRBC peut permettre également de fournir un air dépourvu de contaminant chimique.

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