Peut-on vivre à Tchernobyl ?

Peut-on vivre à Tchernobyl ?

Peut-on vivre à Tchernobyl ? 1280 800 Bünkl

La question nous est souvent posée : pourquoi la vie (plus précisément l’activité humaine) a t-elle repris à Hiroshima et Nagasaki, mais pas à Tchernobyl ?

Qu’on les ait vécues à travers les médias ou à travers les livres d’histoire, les catastrophes nucléaires nous marquent par leur puissance dévastatrice et leurs conséquences à long terme sur l’environnement et la santé. Nous éprouvons à la fois une crainte et une fascination pour l’emploi de l’atome dans la production d’énergie, alors que l’existence même de ces derniers n’est prouvée que par leurs effets indirects.

Parmi ces catastrophes, Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl se distinguent tout particulièrement par le nombre de victimes directes et indirectes. Mais il existe des différences notables en termes de réhabilitation et d’habitabilité entre les villes du Japon et celle de Tchernobyl, située à 110 km au nord de Kiev, en Ukraine. En dépit de l’ampleur des dégâts subis, Hiroshima et Nagasaki sont redevenues habitables et ont peu à peu effacé l’empreinte cataclysmique des mémoires. En revanche, Tchernobyl reste largement inhospitalière pour l’être humain.

Les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki

Les 6 et 9 août 1945, les États-Unis larguent les bombes Little Boy (bombe à l’uranium 239 d’environ 16 kilotonnes) et Fat Man (bombe au plutonium d’environ 22 kilotonnes) sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki depuis le bombardier B-29 Enola Gay, marquant ainsi la fin de la Seconde Guerre mondiale. On estime que les explosions des bombes nucléaires ont tué instantanément entre 110.000 et 155 000 personnes, en majorité des civils. En ajoutant les morts directes et les décès consécutifs aux radiations (leucémie, cancers, malformations, infertilité, problèmes de croissance, mortalité infantile et fausses couches…), on estime que le nombre total de morts à Hiroshima et Nagasaki a atteint plusieurs centaines de milliers au fil des années.

Malgré ces tragédies causant destruction et mort, Hiroshima et Nagasaki ont été reconstruites et sont aujourd’hui des villes florissantes. La radiation résiduelle n’a pas empêché la vie et les activités humaines de reprendre.

Les villes d’Hiroshima et de Nagazaki de nos jours

La catastrophe de la centrale nucléaire de Tchernobyl L’explosion du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire Tchernobyl le 26 avril 1986 a été un désastre nucléaire d’une nature différente. Elle a libéré une quantité massive de matières radioactives dans l’atmosphère qui se sont disséminées dans une grande partie de l’Union soviétique et de l’Europe au gré des vents dominants.

La nature et l’étendue de la contamination radioactive à Tchernobyl ont rendu sa réhabilitation beaucoup plus difficile. Si l’on totalise les décès immédiats (2 travailleurs) avec ceux du moyen terme (les “liquidateurs” chargés du nettoyage), on estime à 4000 le nombre de victimes selon un rapport de l’UNSCEAR publié en 2008 (Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des radiations atomiques).

Les différences entre les catastrophes nucléaires de la seconde guerre mondiale et celles de Tchernobyl

Ce qui différencie Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl réside dans la nature des explosions et les matières fissiles entrées en jeu. En effet, les deux bombes larguées au Japon ont explosé en altitude, limitant ainsi la contamination au sol au profit des dommages directs causés par l’effet de souffle. Afin de maximiser son impact à travers l’énergie libérée, une bombe nucléaire doit consommer rapidement autant d’uranium que possible. Une réaction en chaîne avec une quantité de matière fissile (uranium U-235) d’1 kilogramme peut libérer une énergie équivalente à 17 kilotonnes de TNT. Et la “petite bombe” Little Boy qui servait d’apéritif en contenait pas moins de 64Kg purifié à 80% !

En revanche, l’explosion de Tchernobyl, beaucoup plus petite, s’est produite au niveau du sol, libérant ainsi 400 fois plus de matières radioactives dans l’atmosphère et laissant une quantité importante de retombées nucléaires dans la région environnante. Parmi ces contaminants radioactifs, on compte des substances à longue durée de demi-vie comme le césium, l’iode et le graphite. C’est la persistance de la contamination et le haut niveau de radioactivité qui sont les principales raisons pour lesquelles Tchernobyl reste un lieu inhospitalier.

Tchernobyl de nos jours

35 après la catastrophe nucléaire, les terres environnantes restes gorgées de radioactivité autour du réacteur N°4, dont le démantèlement demandera des dizaines d’années voire des siècles. Des paysans ont pourtant choisi de retourner vivre dans la zone interdite.

Un sarcophage pour les 100 prochaines années

Le gigantisme de la nouvelle enceinte de confinement de la centrale nucléaire est à la mesure de la catastrophe : 108 mètres de haut, 162 mètres de long, 257 mètres de portée. Avec près de deux ans de retard sur le calendrier, le démantèlement du réacteur a pu commencer, sous une voute d’acier inoxydable conçue pour résister pendant un siècle aux variations de température et aux évènement climatiques majeurs. Les déchets des 15 réacteurs seront centralisés dans la zone de 10Km autour de Tchernobyl, vouée à devenir un gigantesque cimetière radioactif où l’homme ne pourra à jamais retourner vivre ni travailler.

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