Misère extrême, émeutes de la faim… non vous n’êtes pas dans un roman sombre d’Emile Zola. Ce sont les mots forts de Georges-François Leclerc, préfet de Saine-Saint-Denis, rapportés par le journal du Canard Enchaîné.
Dans un email du 18 avril 2020, le haut fonctionnaire confiait à son homologue Michel Cadot, préfet de la région Île de France, qu’il redoutait des “émeutes de la faim” et s’inquiétait du risque alimentaire encouru par les habitants les plus pauvres de sa circonscription dont la précarité s’est encore accentuée.
Selon cet échange, les bidonvilles, les centres d’hébergement d’urgence et les foyers de travailleurs migrants totalisent entre 15 et 20.000 personnes qui vont avoir du mal à se nourrir. Une situation préoccupante qui n’est hélas pas endémique au département de la Seine-Saint-Denis et qui devrait nous rappeler que les déclencheurs du printemps arabe ont été la pauvreté, l’augmentation de l’indice des prix des aliments de base, l’incapacité et l’autoritarisme de l’oligarchie au pouvoir, ainsi que l’immolation de Mohamed Bouazizi, travailleur clandestin à qui l’on avait confisqué l’outil de travail.