“Le fond de sauce” de nombreux films hollywoodiens ou de romans post-apocalyptiques est malheureusement une réalité stressante pour certaines nations dans le monde. Pendant que le gouvernement israélien met à disposition de ses citoyens des masques à gaz et que la Suisse distribue des pastilles d’iode aux écoles et entreprises situées à proximité des centrales nucléaires, les français rechignent à se poser la question — il est vrai déprimante — de l’acquisition d’un masque à gaz, d’une combinaison NRBC et de produits décontaminants.
Les menaces NRBC plus probables que jamais
Selon de nombreux dirigeants et penseurs critiques, les menaces NRBC, qu’elles soient d’origine accidentelle, terroriste ou militaire, sont de plus en plus probables et leurs conséquences pour l’humanité pourraient être potentiellement durables et irréversibles.
Chaque année, on enregistre des vols réguliers de matières radioactives classiques et les nombreuses saisies témoignent d’un traffic organisé et régulier. Bien que la fabrication d’un EDEN (engin à dégagement nucléaire) demeure une entreprise délicate au regard de la quantité de matière fissile à collecter (uranium, plutonium) et des spécificités liées à la conception et à la détonique de l’engin, la dissémination de matière radioactive par un explosif artisanal, militaire ou industriel aurait un impact psychologique considérable sur les populations. La production d’agents chimiques militaires par des groupes terroristes (gaz sarin, ypérite ou gaz moutarde) est quand à elle affaire courante dans certaines régions (Irak, Syrie). Plus accessibles, les toxiques industriels (chlore, cyanure, pesticides, eau oxygénée, acide, acétone…) associés à des explosifs constituent un réel risque sécuritaire.
Les incidents NRBC
Même en faisant abstraction d’actes délibérés de bio-terrorisme ou de guerre thermonucléaire, un simple camion transportant des produits chimiques qui se renverserait pourrait constituer un événement majeur. Imaginez un instant les conséquences d’une citerne éventrée dont les entrailles laisseraient échapper un nuage de chlore, si un centre commercial ou une école se trouvaient à proximité… un événement bien plus probable qu’il n’y paraît comme nous le rappelle le récent incident sur le port d’Aqaba en Jordanie et qui a fait 13 morts le 27 juin 2022. Nos infrastructures publiques n’étant pas encore équipées de bunkers NRBC, les personnes situées aux environs immédiats auraient alors à peine quelques minutes pour regagner une pièce, en calfeutrer les ouvertures et se mettre à l’abri d’une contamination.
Le masque à gaz, la protection minimale
Dans ce contexte, disposer de manière rapide d’un simple masque à gaz (ou plus exactement le masque anti-gaz) pour protéger les voies respiratoires permettrait d’éviter une exposition à une contamination pouvant mettre la vie en danger. En effet, si des agents agents biologiques ou chimiques étaient déployés, même une brève inhalation pourrait être fatale. C’est le dispositif minimal d’une protection NRBC que tout un chacun devrait posséder dans sa voiture, dans son tiroir de bureau et dans sa table de nuit. Mais enfiler un masque à gaz est moins évident que ne le laissent paraître les scènes de film. Dans des conditions réelles de stress intense, plus d’un héros de film catastrophe y laisseraient leur peau faute de l’avoir correctement positionné. S’entrainer à poser un masque jusqu’à ancrer la gestuelle est un minimum absolu lorsque l’on a la précaution d’en acheter un.
Les fausses bonnes affaires
Tous ceux qui fréquentent les surplus de l’armée ont tôt ou tard vu un masque à gaz militaire à un prix attractif. Si l’on considère un instant l’importance vitale de cet équipement, on en déduit assez vite que s’il est bradé, cela signifie qu’il est soit obsolète, soit défectueux. Accordons nous à dire que votre vie ne vaut pas vraiment l’économie de quelques dizaines d’euros. Le prix n’est bien sur pas le seul critère à prendre en compte.
Les critères à prendre en considération pour l’achat d’un masque NBC
Si vous considérez l’achat d’un masque à gaz et de filtres NBC, assurez-vous tout d’abord qu’ils soient homologués pour les agents chimiques de soufflage et de lutte anti-émeute, désignés par la classification CBA/RCA, et pour les agents nucléaires, biologiques et chimiques, portant la certification NBC. Outre l’efficacité et la disponibilité des filtres, il faudra ensuite vous attarder sur la visibilité offerte. cette dernière peut considérablement réduire le champs de vision sur les modèles dotés de trous oculaires. En plus d’être très frustrant, le manque de visibilité peut devenir très pénalisant si vous êtes professionnel et que vous devez épauler une arme. Privilégiez les masques à gaz qui offrent la possibilité de placer le filtre indépendamment du côté gauche ou droit. En plus d’offrir plus de flexibilité, ils vous permettront de positionner un filtre neuf avant d’enlever celui qui a expiré.
Le masque à gaz NRBC pour enfants
Équiper un enfant en bas âge d’un masque à gaz peut être extrêmement stressant pour le parent. Si le dispositif n’est pas adapté à son âge, il vous faudra raccourcir les sangles jusqu’à leur limite et risquer que l’ensemble ne soit pas parfaitement étanche. Le mieux est de recourir à une cagoule d’évacuation NRBC spécialement développée à leur morphologie et pour leur besoins. En effet, les tout petits disposent d’une capacité pulmonaire nettement inférieure à celle d’un adulte et il ne leur ait pas naturel d’aspirer de l’air à travers une cartouche filtrante. Elle s’enfile en quelques secondes et s’ajuste automatiquement pour offrir plusieurs de protection respiratoires. De plus, elles sont équipées d’un système d’hydratation qui leur permet de boire en toute sécurité, même dans des environnements dangereux.
Le masque c’est bien, avec la combinaison, c’est mieux
Même s’il constitue une pièce élémentaire évitant de respirer des particules toxiques présentes dans l’atmosphère, le masque ne suffit pas à offrir une protection complète. Il doit être complété d’une combinaison NRBC ou hazmat (contraction de Hazardous Material pour matière dangereuses), de gants et de bottes en butyle agissant comme une barrière contre les agents nucléaires, chimiques, biologiques, pathogènes, radiations… et permettre de regagner rapidement une zone non contaminée. Sans cette protectrice votre peau serait exposée aux gaz, projections chimiques ou poussières toxiques.
Combinaison réutilisable ou à usage unique ?
Il existe des combinaisons réutilisables ou à usage limité/unique . Les combinaisons réutilisables peuvent être réemployées à condition de subir une décontamination minutieuse à l’aide de produits spécifiques. Cette opération doit être effectuée par des professionnels formés à cet effet. Elles ont l’inconvénient d’être plus lourdes (jusqu’à 300 grammes par m2), plus encombrantes, de limiter les mouvements et d’être plus chères. Les combinaisons à usage limité offrent un meilleur confort et une protection plus ciblée selon la nature des risques. Elles devront systématiquement être jetées une fois contaminées ou détériorée.
Dans les deux cas, il vaut mieux être deux pour s’en équiper, ajuster et vérifier l’étanchéité totale des fermetures qui doit rendre impossible les échanges d’air entre la surface corporelle et l’extérieur. Les fermetures de type à glissière doivent être protégées par un rabat. Un dispositif doit permettre d’ajuster le serrage au niveau des poignets, des chevilles et de la taille et les jonctions gants/bottes/combinaison devront être protégées par un ruban adhésif toilé puissant (type scotch Tarlatane). À noter que les combinaisons chimiques sont des EPI (équipement de protection individuelle) de classe 3 soumis à réglementation (norme EN943, EN14605) et doivent porter le marquage CE.