À partir de quelle dose la radioactivité est-elle dangereuse pour le corps humain ?

À partir de quelle dose la radioactivité est-elle dangereuse pour le corps humain ?

À partir de quelle dose la radioactivité est-elle dangereuse pour le corps humain ? 1200 800 Bünkl

Le corps humain est-il radioactif ?

Oui, le corps humain contient une une faible proportion de potassium qui un élément naturellement radioactif. La radioactivité, c’est donc naturel ! Il y en a dans les aliments que l’on mange quotidiennement, et plus particulièrement dans la banane qui est le fruit le plus radioactif. Cette dernière contient naturellement du potassium, dont une petite partie sous forme d’un isotope radioactif, le potassium 40. Mais rassurez-vous, la radioactivité d’une banane est si faible qu’il faudrait en manger des milliers à la suite pour atteindre une dose de radiation dangereuse pour l’organisme. En tout cas, elle est assez riche en potassium pour qu’on l’utilise comme référence pour des doses de radioactivité faibles. Il existe ainsi un indice appellé la “dose équivalente banane” pour illustrer la radioactivité naturelle.

À partir de quelle dose de rayonnements ionisants développe t-on un cancer ?

Il n’existe pas de dose définie de rayonnements à partir de laquelle un individu exposé développera un cancer radio-induit. En revanche, un individu exposé aux rayonnements ionisants aura une probabilité plus grande de développer un cancer. Cette probabilité augmente avec la dose reçue.

Quelle différence y’a t-il entre l’irradiation et la contamination ?

Il faut en effet distinguer les deux. On parlera d’irradiation lorsque la source radioactive est située à l’extérieur du corps des personnes exposées. Dans ce cas, l’exposition aux radiations diminue avec la distance entre la source émettrice et la personne. Pour réduire l’exposition aux radiations, il faut donc s’éloigner le plus possible de la source radioactive ou s’en protéger par des matériaux radio-protecteurs. C‘est pourquoi en cas d’événement nucléaire, il est conseillé de se réfugier dans le sous-sol d’un bâtiment en béton et idéalement dans un abri anti-atomique.

On parlera de contamination lorsque la source radioactive pénètre à l’intérieur de l’organisme, le plus souvent par inhalation, par absorption d’aliments contaminés, ou par blessure avec des objets contaminés. Les particules radioactives séjourneront plus ou moins longtemps dans le corps humain en fonction de leur taille, de leur nature chimique, avant d’être éliminées par les voies naturelles.

Il faut encore distinguer la contamination interne de la contamination de surface. Lorsque des radioéléments sont simplement déposées sur la peau par contact, on parle de contamination externe. Cette dernière peut être éliminée par déshabillage complet et une d’une douche de décontamination, prise de haut en bas, pendant au moins 10 minutes et en utilisant un savon doux (pour ne pas irriter d’avantage la peau) suivi d’un rinçage à l’eau. Évitez l’utilisation de produits abrasifs, de brosses ou d’agents chimiques non adaptés qui pourraient causer des lésions cutanées et potentiellement aggraver la contamination. Enfin, prévoyez d’éliminer les déchets (comme les linges et éponges contaminés) conformément aux procédures de gestion des déchets radioactifs.

Quels appareil pour détecter la radioactivité ?

La radioactivité échappe à nos sens, elle est imperceptible, inodore… Pour la mesurer, il faut des instruments spécialisés comme le compteur Geiger-Müller ou un radiamètre. Ces appareils spécialisés donnent des mesures exprimées selon plusieurs unités :

Les unités de mesure de la radioactivité ?

Le Becquerel (Bq) mesure la radioactivité de la matière nucléaire en prenant en compte le nombre de désintégration par seconde. Le résultat est exprimé en Becquerel par m3 (Bq/m3). Cependant, cette unité ne rend pas compte de la nocivité car elle ne fait pas de distinction entre les différents types de rayonnements.

Le Gray (Gy) mesure la dose physiquement absorbée par un individu ou la matière. En effet, ce n’est pas parce que l’on se trouve à proximité d’une source que ses particules radioactives vont nous atteindre. Une grande partie se propagera dans des directions opposées tandis que la fraction restante nous parviendra. C’est ce que l’unité Gray exprime.

Le Sievert (Sv) permet d’évaluer l’impact du rayonnement sur la matière vivante. Il sert à quantifier le risque lié à une exposition à des rayonnements ionisants, et permet de comparer l’effet d’une même dose délivrée par des rayonnements de nature différente (lire notre article sur les différents types de rayonnements) à des organismes, des organes ou des tissus qui n’ont pas la même sensibilité aux radiations. Le sievert exprime donc la quantité de radioactivité absorbée par l’individu (gray) pondéré par deux facteurs :

  • Le facteur lié au type de rayonnement (Alpha, Beta ou Gamma). Les rayons Alpha qui sont plus ionisants car chargés électriquement et de masse plus importante (paire de neutron/proton) auront un facteur 10, tandis que les rayonnements Beta et Gamma auront un facteur 1.
  • Le facteur prend qui prend en compte la sensibilité des organes du corps humain à la radioactivité. La thyroïde étant particulièrement sensible aux radio-isotopes de l’iode, on indiquera toujours une dose à la thyroïde et une dose au corps entier.

À partir de quel seuil de radioactivité faut-il s’inquiéter ?

Des seuils d’exposition maximum ont été définis pour les population civiles et pour les travailleurs du nucléaire par la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR). Cette dernière définit un seuil maximum de 1 millisievert/an (0,001 Sivert ou 0,001 Gray ou 0,1 Rad) du fait de la radioactivité artificielle (Radon, rayonnements telluriques… ). Pour les travailleurs du secteur nucléaire, le seuil est de 20 mSv sur une moyenne de 5 ans. Des expositions accidentelles ou liées à un traitement médical peuvent faire dépasser ces valeurs et augmenter le risque de développer une maladie grave. À titre de référence, le risque de développer un cancer s’accroît avec un exposition à 100 mSv. À 1000 mSv, des symptômes d’irradiation aiguë comme des nausées, diarrhée, vomissement, vertiges apparaissent immédiatement. Les travailleurs de Tchernobyl, exposés à 6000 mSv, sont décédés dans un délai d’un mois. À 10000 mSv, la mort peut survenir en 48 heures ou quelques semaines.

Quelques échelles de doses reçues

Il faudrait, pendant une année entière, avoir un débit de dose de 114 nanosievert par heure (nSv/h) pour atteindre la limite d’exposition du public qui est de 1 millisievert par an (mSv/an) en dehors des expositions médicales et naturelles.

A partir de 10 mSv, on préconise une mise à l’abri des populations. Cette dose représente 3 fois la dose annuelle reçue par la population française.

Au-delà de 50 mSv, l’évacuation est recommandée. Cela représente 15 fois la dose reçue par an par la population française.

Pour la population, on parle de fortes doses au-delà de 100 mSv, c’est-à-dire 30 fois la dose reçue par an par la population française.

Pour les travailleurs du nucléaire, la limite réglementaire d’exposition est en France de 20 mSv/an.

Une exposition à une dose de 100 mSv/an peut être autorisée pour des interventions techniques d’urgence et de 300 mSv/an pour une intervention de secours à victimes.

Pour un niveau inférieur à 100 mSv, aucun effet à long terme sur la santé n’a été démontré.

Au-delà de 100 mSv, des effets à long terme des rayonnements ionisants ont été démontrés par des études épidémiologiques (étude des populations d’Hiroshima et de Nagasaki).

1000 mSv est une dose très élevée qui correspond à 1 Gray. Ce niveau d’exposition à la radioactivité a un effet direct sur la santé et implique un risque pour la vie de la personne exposée dans les semaines et les mois qui suivent. A partir de ce niveau de dose, les rayonnements ionisants commencent à détruire la moelle osseuse. Ils atteignent les cellules souches et entrainent une diminution des plaquettes sanguines et des globules blancs.

Dose (mSv)Contexte
0,012Dose reçue en une heure à 1 mètre d’un patient injecté de 30 mCi de Tc99m (dose d’une ventriculographie isotopique)
0,017Dose reçue en une heure à 10 centimètres d’une seringue non blindée de 1 mCi de soufre colloïdal (dose d’une recherche de ganglion sentinelle)
0,0146Dose de rayons cosmiques reçue lors d’un vol aller-retour Montréal/Vancouver
0,113Dose d’une mammographie
0,134Dose efficace totale reçue par un patient injecté de 1 mCi de SC-Tc99m (dose d’une recherche de ganglion sentinelle)
1Limite de dose annuelle artificielle pour le public en France
1Limite de dose annuelle artificielle pour le public au Canada
1.8Dose moyenne annuelle provenant du bruit de fond naturel au Canada
2,64Dose moyenne annuelle provenant du bruit de fond naturel en France
3,84Dose moyenne annuelle reçue par le public provenant du bruit de fond naturel et artificiel (médecine, industrie, essais nucléaires… ) en France
6Limite de dose annuelle artificielle pour un travailleur du nucléaire en catégorie B en France
9,6Dose d’un CT-scan abdominal axial.
11,4Dose annuelle moyenne d’un ingénieur en médecine nucléaire au Canada
15Limite de dose annuelle artificielle pour le public aux États-Unis
16,3Dose efficace totale reçue par un patient injecté de 30 mCi de MDP-Tc99m (dose d’une scintigraphie osseuse)
18Dose moyenne annuelle provenant du bruit de fond naturel au Vatican et à Denver
20Limite de dose annuelle artificielle pour un travailleur du nucléaire en catégorie A en France
110Dose moyenne annuelle d’un mineur d’uranium
114Dose efficace totale reçue par un patient injecté de 30 mCi de Tc99m (Dose d’une ventriculographie isotopique)
129,6Dose efficace totale reçue par un patient injecté de 8 mCi de Ga67 (Dose d’une scintitomographie au gallium)
200Dose accumulée nécessaire pour augmenter de 1% les chances de développer un cancer mortel selon l’hypothèse linéaire
450Dose moyenne reçue par les 30 000 personnes habitant à proximité du réacteur de Tchernobyl lors de l’accident en 1986.
1200Dose moyenne reçue par les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki qui se trouvaient dans un rayon de 10Km d’une des deux explosions


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