Poséidon, la torpille Russe à tsunami radioactif

Poséidon, la torpille Russe à tsunami radioactif

Poséidon, la torpille Russe à tsunami radioactif 1101 567 Bünkl

La torpille nucléaire Russe “Poséidon », également désigné par le nom de code Status‑6 ou par sa désignation OTAN Kanyon, fait partie des armes à propulsion nucléaire annoncées par Vladimir Poutine le 1er mars 2018, comme le Burevestnik 9M730. C’est une arme sous-marine autonome conçue pour des missions stratégiques intercontinentales. Propulsée par un réacteur nucléaire, elle possède une portée théoriquement illimitée, lui permettant de traverser des océans entiers pour atteindre des cibles côtières. Avec une longueur estimée à 24 mètres et un diamètre de 2 mètres, cette torpille peut opérer à des profondeurs allant jusqu’à 1000 mètres et atteindre des vitesses comprises entre 70 et 200 nœuds, selon les conditions opérationnelles.

La supériorité revendiquée de l’arsenal nucléaire Russe

Son exploitation politique et psychologique par les autorités Russes est claire, et vise à démontrer la supériorité de leur arsenal nucléaire et leur invulnérabilité face aux systèmes de défense adverses. D’un point de vue stratégique, le terme d’arme de “troisième frappe” a été employé pour décrire des représailles sur des cibles côtières . L’hypothèse d’une détonation en haute mer visant à provoquer des tsunamis dévastateurs a également été avancée, ajoutant à l’émotion médiatique qui entoure cette arme.

Une charge estimée jusqu’à 100 mégatonnes

L’une des caractéristiques les plus redoutables de la torpille Poséidon est sa capacité à transporter une ogive thermonucléaire dont la puissance est estimée entre 2 et 100 mégatonnes. À titre de comparaison, la bombe larguée sur Hiroshima avait une puissance d’environ 15 kilotonnes, ce qui confère à cette machine de mort un potentiel destructeur des milliers de fois supérieur.

Un potentiel de destruction considérable

Si une telle torpille explosait près d’une côte, les conséquences seraient catastrophiques. L’explosion sous-marine générerait un tsunami d’une ampleur inédite. La hauteur exacte des vagues dépendrait de la profondeur et de la distance de l’explosion par rapport à la côte, ainsi que de la topographie sous-marine locale, mais on peut sans se tromper parler de plusieurs dizaines, voire centaines de mètres.

Un impact sur le très long terme

Outre l’impact immédiat du tsunami, l’explosion disperserait des quantités considérables de matières radioactives dans l’environnement marin et côtier. Cette contamination rendrait les zones touchées inhabitables pendant des décennies, ou des siècles en fonction de la nature et de la concentration des isotopes radioactifs libérés. Les écosystèmes marins seraient gravement affectés, perturbant les chaînes alimentaires et toutes les industries dépendantes de la mer.

Des pertes humaines jusqu’à 40%

Quant au nombre de victimes potentielles, il varierait en fonction de la densité de population de la zone ciblée, de l’efficacité des systèmes d’alerte et des mesures d’évacuation mises en place. Dans une métropole côtière densément peuplée, les pertes humaines se chiffrer en centaines de milliers, voire en millions. Dans sa vidéo “Comment une bombe thermonucléaire peut créer une vague de plus de 200 mètres de haut”, Gérard CHEVRIER avance le chiffre de 40% de la population des USA ainsi exterminé, si un tel armement venait à être utilisé près de ses cotes. Un chiffre plausible sachant que la majorité de la population vit à proximité directe des cotes océaniques. Heureusement — pourrait-on dire — la manche n’est pas assez profonde pour rendre efficace l’utilisation de cette torpille près de nos cotes.

Une torpille quasi indétectable

La torpille Poséidon est conçue pour être extrêmement difficile à détecter, voire pratiquement indétectable jusqu’à sa phase finale d’approche de la cible. Sa furtivité repose sur plusieurs caractéristiques technologiques avancées :

Une propulsion nucléaire silencieuse

La torpille Poséidon est propulsée par un réacteur nucléaire miniature qui lui confère une autonomie théoriquement illimitée. Contrairement aux torpilles conventionnelles utilisant des moteurs thermiques ou électriques, ce système permet d’éviter les émissions sonores caractéristiques des systèmes de propulsion classiques. De plus, le réacteur est supposé être équipé d’un système de refroidissement avancé, minimisant les bruits de cavitation (formation et implosion de bulles sous l’eau) et réduisant son empreinte acoustique. Cela signifie qu’elle peut traverser l’Atlantique ou le Pacifique sans être repérée par les réseaux de surveillance sous-marine habituels.

Grande profondeur d’opération

La torpille Poséidon peut évoluer à des profondeurs atteignant 1000 mètres. À ces profondeurs, les capteurs acoustiques classiques (sonars passifs et actifs) sont moins efficaces, car les ondes sonores se propagent différemment sous la pression de l’eau et les différentes couches thermiques de l’océan. En évoluant aussi profondément, elle échappe donc à la plupart des sous-marins de chasse qui, en général, ne peuvent pas descendre aussi bas (la profondeur opérationnelle maximale des sous-marins d’attaque modernes comme les Virginia américains ou les Yasen russes est estimée entre 300 et 600 mètres).

Une vitesse extrême en mode attaque

La torpille Poséidon est capable d’atteindre une vitesse estimée entre 70 et 200 nœuds (130 à 370 km/h), grâce à un système de supercavitation (réduction de la friction avec l’eau grâce à la formation d’une bulle de gaz autour du projectile). À une telle vitesse, même si elle était détectée à la dernière minute, les systèmes de défense anti-sous-marine n’auraient pratiquement aucun moyen de l’intercepter. Les torpilles les plus rapides en service, comme la Mk 48 américaine ou la Type 65 russe, atteignent environ 55 nœuds (100 km/h), ce qui est bien en deçà des capacités de la torpille Russe.

Tactiques de furtivité et de route indirecte

Contrairement à un missile balistique qui suit une trajectoire prévisible, la torpille Poséidon peut changer de route en cours de trajet et même faire des détours pour éviter les zones fortement surveillées par les systèmes de détection sous-marine, comme le SOSUS (réseau de capteurs sous-marins de l’US Navy dans l’Atlantique Nord). Elle pourrait également utiliser les reliefs sous-marins pour masquer son approche, en se cachant derrière des dorsales océaniques ou en exploitant les thermoclines (zones où la température de l’eau change brutalement, affectant la propagation des ondes sonores).

Absence de signal électromagnétique

Contrairement aux missiles ou drones sous-marins, la torpille Poséidon ne nécessite pas de communication radio permanente avec un opérateur. Elle est autonome et suit une programmation préétablie, ce qui élimine le risque qu’un signal radio trahisse sa présence.

Une menace stratégique majeure

En partant de l’hypothèse qu’une telle torpille soit au point et qu’il ne s’agisse pas de la part des Russes de déstabiliser leurs adversaires par des effets d’annonce, alors aucune défense actuelle ne pourrait l’arrêter, ni missiles anti-missiles ni torpilles classiques. Elle pourrait attaquer par surprise, en restant cachée sous l’eau pendant des semaines ou des mois. Son impact pourrait être retardé, ce qui signifie qu’elle pourrait être lancée en avance pour frapper après une première vague d’attaques nucléaires, empêchant toute riposte efficace.

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