David BETZ (Professeur de guerre dans le monde moderne au King’s College de Londres) alerte sur le fait que la principale menace stratégique pour certains pays occidentaux pourrait désormais être interne plutôt qu’extérieure. Les probabilités mentionnées dans les analyses récentes indiquent une probabilité substantielle qu’au moins un État occidental connaisse des violences comparables à une guerre civile dans un horizon de cinq ans, avec comme pays les plus probables la France et l’Angleterre (estimation consolidée : 87-95% pour la survenue dans un horizon de 5 ans dans au moins un des pays de l’ensemble étudié).
Les mêmes causes créent les mêmes effets
Fractures culturelles, perte de légitimité politique, urbanisation multiculturelle conflictuelle, vulnérabilité des infrastructures… sont les mécanismes récurrents déjà observés dans des crises contemporaines et sur lesquels s’appuie BETZ pour justifier ses analyses :
- Transformation progressive de centres urbains en villes sauvages (“Feral cities”) où le contrôle étatique faiblit
- Polarisation socio-spatiale entre zones urbaines et rurales
- Ciblage d’infrastructures critiques (réseaux d’énergie, transports, communications) pour provoquer des dysfonctionnements systémiques
- Contagion régionale : violence localisée puis diffusion par effets domino
- Immigration massive non-intégrée
Les grandes villes pourraient devenir ingouvernables : police débordée malgré l’assistance militaire limitée, disparition de la légitimité politique avec une forte probabilité que le conflit s’étende aux nations voisines dans une spirale descendante.
Des dégâts matérielles importants, des traumatismes psychologiques et physiques indélébiles
Au-delà de l’impact psychologique et des lésions physiques qui surviendraient (affrontements, répression… ), plusieurs conséquences concrètes affecteraient directement la vie civile et l’activité économique :
- Dégâts matériels : vitrines brisées, pillages, effractions, incendies et destructions ciblées sur des commerces ciblés (articles de luxe, magasin de téléphonie, bijouteries… )
- Pertes économiques : interruption d’exploitation pour les commerces, pertes de chiffre d’affaires, fermeture provisoire ou définitive d’entreprises
- Déplacements : exode urbain ou déplacements internes massifs
- Atteintes au patrimoine : pillage ou destruction d’œuvres, archives et monuments, avec un impact culturel et touristique durable dans des villes devenues infréquentables
Mesures individuelles pour atténuer le choc
Selon le professeur BRETZ, la guerre civile est inévitable et nous aurions déjà atteint le point de non-retour. Les états dépourvus de solution politique traditionnelle ne peuvent rien faire. De son postulat, toutes les solutions plausibles impliquent une forme de violence car tout ce qu’un gouvernement pourrait faire à ce stade pour résoudre un problème, en aggravera un autre et l’on reviendra à la violence. Les seules réponses stratégiques sont proposées au niveau étatique (création de zones sûres, sécurisation des infrastructures critiques, protection des arsenaux sensibles). En parallèle, des précautions individuelles et commerciales, non militaires, peuvent réduire l’impact local des violences comme des protection passive adaptées aux particuliers et aux professionnels :
- Renforcement des accès par des portes blindées certifiées anti-effraction et pare-balles
- Vitrines et châssis vitrés anti-effraction et pare-balles, fenêtres barreaudées pour les commerces en rez-de-chaussée
- Aménagement d’une pièce de panique blindée (panic room) en cas d’intrusion au domicile ou dans les entreprises/commerces
Ces mesures s’avéreront moins coûteuses que la réparation des dégâts et permettront de protéger les biens, les lieux et les personnes sans militariser l’espace. Dans un contexte d’émeutes et de ruptures de l’ordre public, la première urgence pour un commerce ou un foyer sera de tenir le temps nécessaire jusqu’au rétablissement de l’ordre. Des protections physiques à base de blindage décourageront les casseurs, réduiront les pertes et sécuriseront les personnes, rendant plus facile une reprise ultérieure de l’activité.
Prévoir plutôt que subir
Le diagnostic stratégique dérangeant mais argumenté de David BETZ place la guerre civile au cœur des préoccupations. Selon ses projections, les grandes métropoles deviendront des villes féroces hors contrôle, subissant des attaques de leurs systèmes de soutien (énergie, transport, communications) situés en zones rurales. Les précédents incluent le sabotage de câbles fibre optique et d’infrastructures ferroviaires à Paris en 2024, la destruction massive de caméras à Londres par les “Blade Runners”, et un incendie d’un transformateur électrique de Heathrow en 2025. Que l’on adhère pleinement à cette prévision ou que l’on en discute la probabilité, il serait prudent d’envisager de sécuriser physiquement son commerce ou son habitation pour préserver les vies, l’activité économique et le patrimoine.
Sources et références
- David Betz, « Civil War Comes to the West », Military Strategy Magazine, 2025. Disponible en ligne via la revue spécialisée.
- Article d’analyse et reprise : « La guerre civile en Occident — Le diagnostic stratégique de David Betz », Art of U.S.S. (09/08/2025).
- Reprise presse : Les Observateurs (09/08/2025).
- Analyse anglophone et reportage : news.com.au — synthesis report.
- UNESCO, Protecting Cultural Heritage in Times of Conflict (manuel et recommandations, 2016).
- Rapports nationaux et incidents médiatisés : articles et bilans publics relatifs à des actes de sabotage de réseaux (France) et attaques sur équipements urbains (Royaume‑Uni) — sources de presse citées ci‑dessus.
Remarque : les chiffres de probabilités et les évaluations cités proviennent d’analyses consolidées rendues publiques au moment de la rédaction. Ils doivent être lus comme des éléments d’évaluation stratégique, non comme des prédictions absolues.