La récente chute du régime de Bachar al-Assad a réveillé l’inquiétude des organisations internationales quand au devenir des armes chimiques syriennes, en particulier les agents de guerre neurotoxiques tels que le Sarin ou le Chlore*.
Une situation préoccupante selon les organisations spécialisées
Bien que l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) ait supervisé un désarmement en 2013, de nombreux retards et obstructions de la part de l’ancien pouvoir syrien alimentent l’idée que Damas n’a pas fait toute la transparence. Ainsi, plusieurs experts s’accordent à penser qu’une partie de l’arsenal n’a pas été déclaré et qu’elle représente une menace importante. Le directeur général de l’OIAC, Fernando Arias, déclarait le 25 novembre qu’il pourrait rester de grandes quantités d’agents de guerre chimique et de munitions chimiques potentiellement non déclarés ou non vérifiés dans ce pays. Voici les risques majeurs que cet arsenal pourrait représenter…
Prolifération des armes chimiques
La situation chaotique en Syrie pourrait donner la possibilité à des organisations terroristes ou criminelles de se procurer ces matières. Entre de mauvaises mains, ces substances pourraient servir à lancer des attaques chimiques de grande ampleur, non seulement de manière locale, mais également à l’échelle mondiale.
Instabilité inquiétante des zones qui servent au stockage
Ces armes sont généralement situées dans des zones qui échappent au contrôle. Laissées sans surveillance, elles pourraient rapidement faire l’objet de vols ou de transferts illégaux.
Engagement d’acteurs régionaux
Des pays tels qu’Israël, particulièrement sensible à la question des attaques chimiques, observent attentivement la situation. De manière “préventive”, Israël a entrepris des frappes aériennes ciblées sur des installations sensibles afin d’éviter que ces armes ne tombent entre les mains de milices pro-iraniennes, comme le Hezbollah. Cela augmente le risque d’une escalade régionale, mais aussi celui d’une contamination qui serait consécutive à une destruction mal contrôlée.
Mise en fuite des chercheurs
Les préoccupations se portent tout particulièrement sur les chercheurs impliqués dans la conception des armes chimiques syriennes dont certains pourraient finir dans des pays peu accueillants ou forcés de travailler avec des organisations terroristes.
Un futur imprévisible
L’éradication rapide et complète de ces armes chimiques est essentielle à la sécurité, tant régionale que mondiale. Toutefois, les difficultés demeurent multiples : instabilité politique, atmosphère de suspicion et complexité des circonstances sur le terrain. Les mois à venir seront cruciaux. L’objectif est d’empêcher l’utilisation de ces substances dangereuses à des fins nuisibles (comme la fabrication de bombe sale) , que ce soit par des organisations terroristes, des milices locales ou d’autres intervenants non autorisés.
* Le chlore est normalement utilisé comme produit chimique industriel, mais lorsqu’il est inhalé, il provoque de graves dommages aux yeux, à la gorge et aux poumons – mortels à des doses suffisamment élevées, et cause de problèmes de santé durables à des niveaux d’exposition plus faibles.